Descriptif d'une séquence "Mes forêts" d'Hélène Dorion

 

Objet d’étude : la poésie du XIXe siècle au XXIe siècle

Amélie Pinçon, formatrice, académie de Toulouse, été 2023

Tous les renvois des pages se rapportent à l’édition de poche de Mes Forêts comprenant un dossier écrit par l’éditeur Bruno Doucey sur « Le paysage, l’intime, la poésie » ainsi qu’un entretien d’Hélène Dorion.

 

PARCOURS : La poésie, la nature, l’intime

ŒUVRE : Mes forêts, Hélène Dorion, 2021

PROBLÉMATIQUE : Entre émerveillement et inquiétude, la poésie nous permet-elle de « voir » et d’« écouter le monde autrement1» ?

Explications de texte :

Explication 1 : faire étudier en regard le poème liminaire « Mes forêts sont de longues traînées de temps... », p.7 et le poème qui clôt la partie L’écorce incertaine « Mes forêts sont un champ silencieux », p.39-40. Un seul des deux poèmes figurera dans la liste des textes pour l’épreuve orale des EAF.

→ Que sont « mes forêts » ?

« Mes Forêts » : un espace naturel où se lisent le monde et le moi ? une puissance symbolique ? une création poétique ?

Explication 2 : proposer aux élèves de délimiter dans Une chute de galets l’extrait qui fera l’objet de l’explication linéaire. Ils justifieront leur choix.

Proposition : « […] écoute / l’écho de nos rêves […] choses muettes et nue », Une chute de galets, pp.48-49

Peut-on retranscrire poétiquement le « bruit du monde » ?

Explication 3 :  la poésie à l’épreuve du « chaos », de « Il fait un temps d’insectes affairés... » à « tout ce que l’on perdra », L’onde du chaos, pp.73-74

La poésie résiste-t-elle à « l’onde du chaos » ?

Explication 4 : « La Vie profonde », Le Cœur innombrable, 1901, Anna de Noailles (lecture par Véronique Vella de la ComédieFrançaise)

→ L’accès à « la vie profonde » ne tient-elle qu’à une communion entre le moi et le monde ?

Explication 5 : « Arbres I », « Arbres II » et « Arbres III », 3 courts poèmes de Philippe Jaccottet, Airs, « Champs d’octobre », 1946-1967 tiré de L’Encre serait de l’ombre, note, proses et poèmes choisis par l’auteur, nrf, pp.168-170

→ Les arbres de Jaccottet : repères ou mystères ?

 

Activités d’appropriation :

Lire sous un arbre : Munissez-vous de votre recueil et choisissez un arbre dans un parc, un jardin, une forêt… Installez-vous sous / à côté / et pourquoi pas dans cet arbre (en toute sécurité) puis prenez-vous en photo. Lisez pendant une heure. Sentez-vous libre « d’aller et venir dans le texte comme bon [vous] semble » (p.140). Une fois de retour chez vous, rédigez un texte d’une page qui rende compte de votre expérience de lectrice ou de lecteur. Joignez la photographie à votre travail d’écriture.

Image
arbre en poésie

Voir - Prolongement artistique : le professeur présente aux élèves un dessin, une peinture ou une gravure tirée du portfolio de l’artiste Robert Lobet. Les élèves feuillettent le recueil afin de choisir une citation qui pourrait devenir le titre de l’œuvre. Ils expliquent leur choix en un texte argumenté d’une quinzaine de lignes. L’activité peut évidemment être réalisée en groupe et à partir de différentes œuvres de Robert Lobet.

Entendre : les élèves de la classe vont proposer une promenade sonore dans « Mes Forêts ». Pour cela, chaque groupe d’élève enregistrera une lecture polyphonique d’un poème (ou extrait d’un poème) de leur choix. Ils pourront éventuellement utiliser, en guise d’arrière-plan sonore, les pièces musicales qui ont accompagné l’écriture de Mes Forêts2. Ils créeront un QR Code renvoyant à leur enregistrement. Les QR Codes seront imprimés et plastifiés puis suspendus aux arbres de la cour du lycée, offrant à leurs camarades l’occasion d’une déambulation poétique et la découverte d’une poétesse contemporaine !

 

Études d’ensemble :

La forme du recueil : chaos ou composition symphonique ? Cette séance permettra de travailler la structure en quatre parties du recueil, les thèmes récurrents mais aussi leurs variations en partant de l’expérience de lecture des élèves et du possible sentiment d’errance... Elle sera également l’occasion de revenir sur les choix de ponctuation, de majuscules et sur la manière dont le texte s’organise sur la page (la « poésie verticale », la forêt de « signes typographiques » pp.138-39).

Traverser Mes Forêts : le paysage - prolongements artistiques et culturels : le paysage en peinture et en poésie du XIXe siècle au XXIe siècle. Lecture offerte pour étudier le paysage romantique « miroir de l’âme » : « Le Lac », Méditations poétiques, 1820

Étude littéraire : Le Bruissement du temps, regarder le court-métrage de Pierre-Luc Racine, visible sur le site d’Hélène Dorion

 

Apprentissage des exercices de l’EAF :

Commentaire : « Le pin des Landes », Espana, 1843, Théophile Gautier

Contractions de texte :

  • Tribune dans le journal Le Monde, 13 juin 2023, Dorion revient sur les incendies au Québec

Plusieurs passages du texte de Bruno Doucey peuvent faire l’objet d’une contraction : « le paysage et le livre » (pp.127-128), « le souci de la terre » (pp.130-132)

Dissertations possibles (les sujets proposés, complexes, seront travaillés en classe sans faire l’objet d’une évaluation) :

  • « [...] les forêts d'Hélène Dorion sont tout à la fois extérieures et intérieures, réelles et symboliques. Des forêts où elle vit et qui vivent en elles. Des forêts qu'elle traverse et qui la traversent. » Ces propos de Bruno Doucey, éditeur du recueil au programme, éclairent-ils votre lecture de Mes Forêts ?
  • Michel Collot écrit dans Paysage et poésie du romantisme à nos jours : « toute expérience poétique engage au moins trois termes : un sujet, un monde, un langage ». Partagez-vous cet avis, au regard de votre lecture de Mes Forêts de Dorion ou d’autres textes poétiques rencontrés dans le cadre du parcours associé ou de vos lectures personnelles ?

Essai qui peut également servir de synthèse pour la séquence / préparation pour la deuxième partie de l’épreuve orale / initiation à la dissertation : Le titre choisi par Hélène Dorion pour son recueil vous semble-t-il pertinent ?

 

Étude de la langue :

Lexique et stylistique :

  • « la déchirure », « les brèches », le trouble, la fragilité, le tremblement, le « chaos » etc.
  • la formation de incertain
  • les structures anaphoriques

Grammaire :

  • Remettre des « liens » et de « l’ordre » : travailler la phrase complexe en proposant aux élèves plusieurs exercices de manipulation et de transformation (ajout de ponctuation, de conjonctions par exemple).
  • Les expansions du GN : corpus à partir des titres (« L’écorce incertaine », « Une chute de galets » et des relatives, fréquentes sous la plume de Dorion).

Lectures cursives proposées :

L’Arbre en poésie, anthologie de poèmes, Folio Junior, Gallimard Jeunesse, présenté par Georges Jean, préface de Timothée de Fombelle, illustrations de Mathilde Aubier.

 

  1. L’expression est de Bruno Doucey, p.144
  2. La liste de lecture se trouve sur Spotify et iTunes sous l’intitulé Hélène Dorion – Mes forêts.