Coopérer pour un meilleur travail personnel : le journal de séquence coopératif.

Image
traam_562648.95_836741.95.jpg

Ce projet a été proposé par Jean-Charles Bousquet, professeur de français au lycée Alexis Monteil de Rodez (12), sélectionné et publié dans le cadre des Travaux académiques mutualisés (TraAm) 2016-2017.

Présentation du projet

À l’origine de ce projet, deux constats : la très grande hétérogénéité des élèves à l’entrée au lycée et leur déficit d’engagement dans les apprentissages.

L’enjeu du projet consistait à mettre en place un fonctionnement de classe qui permette à chaque élève de progresser réellement, selon ses besoins et donc à son rythme. La mise en œuvre d’une classe coopérative en français s’est très vite imposée, alternant les travaux dirigés, les ateliers et les temps de synthèse et de formalisation. Le but étant de permettre à chaque élève de progresser individuellement avec les autres.

Le journal de séquence a été imaginé pour permettre à l’élève de :

  • S’investir dans ses apprentissages en en comprenant mieux l’enjeu, dans un cadre structurant,
  • Revenir sur ses apprentissages, en favorisant la méta-cognition,
  • Garder une trace des différents travaux afin de pouvoir s’y référer ultérieurement.

Le journal de séquence est individuel mais chaque élève l’élabore en coopérant avec les autres, c’est en cela qu’il est coopératif. Par ailleurs, pour chaque séquence un journal de séquence collectif est élaboré avec l’aide de l’enseignant afin que tous les élèves puissent s’y référer.

 

Vidéo de présentation du journal de séquence : https://youtu.be/iJZeHsLd7ko

 

Organisation

Le journal de séquence s’élabore dans le cadre d’ateliers coopératifs, en aide personnalisée (AP) ou lors d’une autre heure de cours de la semaine, fonctionnant sur ce modèle-là. L’élève l’inscrit donc dans son plan de travail au même titre que les autres activités envisageables sur ces créneaux hebdomadaires. Le plan de travail propose un parcours obligatoire et des activités facultatives que l’on peut greffer à ce parcours. Le journal de séquence est une activité obligatoire.

Descriptif de l’activité

Au début de l’année scolaire les élèves ont été formés aux ateliers coopératifs afin qu’ils puissent en tirer le plus grand bénéfice possible. Les règles d’entraide notamment, ont été expliquées. Les enjeux du journal de séquence ont également été précisés tout comme les différentes rubriques que chaque élève devait élaborer pour le constituer. Il s’agit tout d’abord d’un lexique de la séquence qui regroupe les termes indispensables à la compréhension des textes abordés et ceux qui n’étaient pas connus des élèves. Ce lexique est construit collectivement sur un wiki intégré à l’ENT. Vient ensuite un article réflexif sur les notions importantes qu’elle a permis d’aborder. Trois questions guident la rédaction de cet article : Au cours de cette séquence, qu’ai-je fait ? qu’ai-je compris ? qu’ai-je appris ? Le troisième élément qui compose le journal de séquence est le dossier de recherche sur un auteur, une œuvre, un personnage, … Il peut s’agir également d’un parcours de lecture. Le compte-rendu de cette recherche peut prendre la forme d’un « chef-d’œuvre » comme une bande-annonce littéraire, une émission de radio, un récit radiophonique, un reportage vidéo, un tutoriel, etc. Pour finir, un élève peut ajouter à tout cela, son journal de lecture, des textes libres, etc.

Bilan

Le fonctionnement des ateliers coopératifs n’a pas toujours été optimal et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il semble nécessaire de consacrer plus de temps en début d’année à l’explication de leur fonctionnement et de leurs enjeux. C’est d’autant plus nécessaire que la classe coopérative n’est pratiquée que dans le cadre du cours de français. De plus la disposition et la taille de la salle de classe ne sont pas toujours propices aux déplacements des élèves et donc à l’entraide.

Par ailleurs, les élèves n’ont pas toujours pris le temps de rédiger correctement leurs articles réflexifs sur les apprentissages. Ce retour méta-cognitif est quelque chose de nouveau dont ils n’ont pas l’habitude mais qui semble très utile pour ancrer les notions abordées. L’entraide oblige également les élèves à s’interroger sur les stratégies adoptées pour réaliser les différents exercices et sur les synthèses sur lesquelles il faut s’appuyer. Tout ceci participe d’un retour méta-cognitif et donc du renforcement des apprentissages.

Enfin, le journal de séquence prend du temps et dans une année de seconde, chaque heure de cours compte.

Perspectives

Pour rentabiliser le temps scolaire il peut être intéressant de substituer le journal de séquence au classeur traditionnel, afin d’éviter les redondances. C’est un projet en réflexion pour la rentrée 2017.

Corpus et supports utilisés

La mise en place des ateliers coopératifs s’appuie sur les travaux de Sylvain Connac et de Marcel Lebrun notamment. L’idée du journal de séquence a été donnée lors du PNF 2015 par Christine de Sainte Maresville, académie de Lille.

Production des élèves

Le journal de séquence coopératif.