Kurz, klar und schnell: Comment aider les élèves à mobiliser leurs connaissances grammaticales au lycée?

Magali RODE et Cathie BERNIARD ont animé un atelier dans le cadre de la journée académique de l'allemand le 24 janvier 2018. Voici leur compte-rendu d'intervention.

 

Constat: Les élèves de lycée ont des connaissances en grammaire, mais ils sont incapables de mobiliser ces savoirs au moment où ils en ont besoin. Les élèves sont par exemple capables de réciter une liste de prépositions classées par ordre alphabétique (« aus- bei – mit – nach – seit – von- zu »), mais celle – ci ne constitue pas un savoir-faire opérationnel. D’autres apprennent consciencieusement leurs verbes irréguliers et sont surpris à employer dans la minute qui suit la récitation, une forme incorrecte. La question est donc de savoir comment développer l’autonomie grammaticale des élèves et comment développer chez les élèves des « alertes grammaticales », des réflexes ?

 

1) Réflexion sur les fiches grammaticales

L’enseignement de la grammaire consiste souvent dans l’élaboration de fiches exhaustives assorties d’exercices d’application. Cette méthode a l’avantage de rassurer les élèves qui ont l’impression d’avoir des « bases grammaticales », de rassurer également les professeurs qui ont la sensation d’avoir traité le point définitivement. Cette méthode a cependant des limites:

  • ces fiches sont chronophages
  • le point de grammaire n’est pas acquis. Les élèves connaissent certes la règle, arrivent à faire des exercices, ils ont donc mémorisé dans une certaine mesure la structure, mais ils sont incapables lors d’une production écrite ou orale d’employer la règle, c’est-à-dire de réactiver celle-ci dans un autre contexte.

>> L’apprentissage de la règle, fût-il des plus rigoureux, ne garantit en rien son emploi correct.

 

2) Transformer le savoir des élèves en savoir-faire - Pistes -Stratégies

- Quelques fiches.

Certains points grammaticaux demandent une fiche. Ce sont en effet des domaines grammaticaux qui présentent un système complexe, donc peu prévisible. Ceux-ci sont peu nombreux : le présent, la déclinaison (fonctions essentielles, pronoms personnels, déterminants), les verbes de modalité (conjugaison), une liste minimale de verbes forts, la syntaxe de la phrase.

- Les « points flash »

Nous constatons que le transfert n’est jamais définitivement assuré. On assiste même logiquement à une amnésie rapide s’il n’y a pas réemploi régulier des structures étudiées. Il est donc nécessaire de répéter inlassablement, de réécrire les règles. Mais pour éviter une perte de temps et pour une meilleure efficacité, ces règles doivent être courtes, claires et succinctes, ce que l’on appellera, ici, les « points flash »

Quelques conseils d’élaboration :

  • avoir une visée utilitaire (« compte ce qui sert »)
  • tenir compte du contexte d’enseignement (la grammaire n’est pas une fin en soi)
  • être le plus concis et le plus percutant possible afin de pouvoir les répéter aussi souvent que nécessaire.
  • mettre l’accent sur une présentation visuelle du point grammatical.

Quelques exemples:

* l’expression du lieu

Image
point_flash.jpg

* La traduction de « pour » : für+GN / um….+ zu + V

* Le comparatif de supériorité : (¨) + adj+ + als… besser/mehr

- « la phrase du jour »

Au lycée, les élèves sont en mesure de développer une attention distanciée et abstraite avec la langue, autrement dit développer une conscience métalinguistique  en ritualisant l’analyse grammaticale (pas plus de 2 min !) : par exemple une phrase de thème à traduire en rapport avec la thématique pour réactualiser des points

- Intégrer la grammaire dans l’étude du vocabulaire. Mettre l’accent sur l’apprentissage des lexies verbales. Les difficultés grammaticales proviennent également de difficultés lexicales. Il est, par exemple, indispensable pour employer « fliehen » de faire noter « aus seiner Heimat fliehen / vor dem Bürgerkrieg fliehen / nach Deutschland fliehen ». De la même manière, on préférera donner en fonction du contexte « ermordert werden » que « ermordern » rarement employé à la voix active. Il est inutile d’apprendre « das Land = la campagne », mais plutôt aufs Land gehen / auf dem Land wohnen.

- accompagner les élèves dans la planification de la production, c’est-à-dire les encourager à mettre en œuvre des stratégies de préparation et de planification. En effet, l’écriture d’un texte peut suivre une démarche préétablie avec les élèves (anticipation du sujet, collecte ciblée des lexies, organisation du discours et donc des connecteurs, ….). Une pratique raisonnée de la langue est à développer (imaginer sa vie future nécessite l’emploi du subjonctif 2 par exemple)

- Quand on a sa classe : poster grammaticaux  à afficher

- Pour les élèves noter sur une fiche leurs 2-3 points problématiques à avoir sous les yeux lors de l’expression écrite. Se constituer un cahier-outils/dossier fiches bac .…

 

Mafalie RODE, Cathie BERNIARD