Un exemple de situation d'évaluation en géographie : un croquis de l'Aveyron

Un exemple de situation d’évaluation en géographie : L’Aveyron, un espace rural peu peuplé mais dynamique ?

 

 

Le croquis constitue une situation d'évaluation courante de la sixième, avec de croquis de paysage souvent, à la terminale, en épreuve de baccalauréat de plusieurs séries.

Si l'évaluation notée est familière de l'ensemble des enseignants, l'objet de cet article est de faire réfléchir à une évaluation par compétences qui permettrait à l'élève d'avoir un retour qualitatif sur son croquis, à l'aide d'une échelle descriptive. Il s'agit ensuite d'utiliser ces informations dans d'autres situations similaires, pour s'inscrire dans une logique de progression.

 

Cette proposition est inscrite dans le thème 1 du programme de géographie de 3ème : “Dynamiques territoriales de la France contemporaine”, sous-thème 3 : “Les espaces de faible densité et leurs atouts” et “Si un croquis est réalisé, il peut faire apparaître la diversité des espaces de faible densité. La photographie de paysages peut être l’occasion de rappeler qu’il n’y a pas de « vide » en France, et de réfléchir aux signes de la présence humaine dans des paysages apparemment naturels mais de fait largement construits par les activités humaines et leurs évolutions.“

(cf. fiche ressource s’approprier les différents thèmes du programme)

http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Geographie_(ok)/05/2/C4_GEO_3_Th1_Dynamiques_territoriales_France_558052.pdf

 

Dans l'exemple proposé, une étude de cas portant sur la Dordogne a été traitée en AP afin de revoir les règles de réalisation d’un croquis exprimant un raisonnement géographique. L’évaluation se situe en fin de séquence, sur une séance, avec des documents d’appui.

 

La définition de critères

 

La première chose à définir avec les élèves correspond aux critères de réussite. Ils sont aux nombres de trois :

- les éléments constitutifs du croquis : titre, échelle, orientation... ainsi que la nomenclature qui permet de mesurer la capacité de l'élève à mobiliser des repères spatiaux.

- La construction de la légende : Elle inclut le choix des figurés (sémiologie graphique) ainsi que la capacité à organiser la légende et proposer des titres et descriptions des figurés en relation avec le sujet.

- la réalisation du croquis : choix des outils, orthographe...

 

Ces éléments peuvent par exemple être synthétisés sous forme de tableau comme ci-dessous (colonne 2).

Des étayages (aides) peuvent également être apportés dans une perspective de différenciation (colonne 3).

 

Éléments signifiants

Critères de réussite

Étayages possibles

Élaborer une production graphique pour décrire, expliquer et exprimer un raisonnement.

  1. Capacité à utiliser les éléments de bases d’un graphique :

  • titre pertinent

  • légende

  • orientation

  • échelle

  1. nomenclature correcte :

  1. noms complets

  2. hiérarchisés

  3. horizontaux

  4. choix de couleurs pertinent

  1. légende :

  1. hiérarchisée et structurée

  2. choix de titres permettant de comprendre le raisonnement

  3. figurés conformes au langage cartographique.

  4. savoir identifier les éléments pertinents à partir de dossiers documentaires ou de ses connaissances

  • soin apporté au travail :

    1. feutres fins pour noms et lignes

    2. crayon de couleurs pour les surfaces

    3. surface bien coloriées

    4. noms écrits proprement et sans faute d’orthographe

  1. autonomie dans le travail :

Le croquis présente une situation géographique réalisée à partir de documents de natures différentes

  • Indiquer des éléments de plan

  • Liste de mots-clés / notions à mobiliser

 

  • projection possible d’une carte d’appui

  • rappel de point(s) de méthodologie : les éléments constitutifs d’un croquis (titre, orientation, échelle, légende)

 

Dans une perspective d'évaluation par compétences, il est possible de construire une échelle descriptive qui reprendrait une partie des éléments ci-dessous. En effet dans une logique de progressivité il convient de ne travailler que certains éléments dans une premier temps et d'introduire des éléments complémentaires qu'au fur et à mesure de l'avancement du programme.

 

Eléments de réussite

Niveau 1 « maîtrise insuffisante »

Niveau 2 « Maîtrise fragile »

Niveau 3 « Maîtrise satisfaisante »

Niveau 4 « Très bonne maîtrise »

Éléments structurants du croquis

 

Absence de titre

 

Pas d’échelle ou d'orientation

 

 

 

Absence de nomenclature

Titre mal choisi

 

Echelle et/ou orientation absentes ou fausses

 

Quelques éléments de nomenclature

Titre correspondant au sujet traité

 

Echelle et orientation correctes

 

Les principaux éléments de nomenclature sont présents

 

Titre exprimant une problématique

 

Echelle et orientation correctes

 

Choix d’une nomenclature à propos.

 

Construction de la légende

Légende non hiérarchisée

 

Certains éléments ne sont pas légendés

 

Les figurés ne sont pas choisis à propos

 

Description des figurés peu explicite

 

Une hiérarchisation maladroite

 

La plupart des éléments sont légendés

 

Quelques erreurs dans le choix des figurés

 

Description des figurés réduite

 

 

Hiérarchisation satisfaisante par des titres clairs

 

Tous les éléments sont légendés

 

Le choix des figurés correspond aux phénomènes ou espaces représentés.

 

Description claire des figurés

Hiérarchisation qui exprime la construction d’un plan en réponse à la problématique

 

Les figurés sont choisis avec justesse.

 

Description précise et pertinente des figurés

Représentation graphique

 

 

Réalisation médiocre

 

Choix des couleurs inapproprié et illogique.

 

 

 

 

Quelques maladresses de réalisation

 

Choix des couleurs perfectible

 

 

La réalisation est satisfaisante.

 

Le choix des couleurs est pertinent.

 

 

La réalisation est excellente.

 

Le choix des couleurs témoigne d’une cohérence graphique.

 

Le niveau 3 constitue l'horizon d'attente sur l'ensemble des critères pour un élève en fin de troisième, d'où sa mise en avant. Il convient néanmoins de continue à faire progresser les élèves qui l'auraient atteint en leur proposant des critères pour tendre vers une très bonne maîtrise. De même si un élève se trouve en maîtrise insuffisante sur un critère, lui proposer une description de l'échelle fragile constitue un palier atteignable dans une logique de progressivité.

 

Des exemples d'évaluation

 

Les deux productions d’élèves proposées ci-dessous portent sur la représentation graphique du département de l’Aveyron comme exemple d’un espace rural de faible densité mais dynamique. On attend des élèves qu’ils produisent un raisonnement géographique à partir d’un corpus documentaire (carte de l’office du tourisme, article d’Aveyron expansion, extrait du site de la Chambre d’agriculture de l’Aveyron et affiche du Conseil départemental). Les élèves doivent montrer que ce territoire possède des atouts, que son accessibilité s’améliore et qu’il se veut attractif. Ce plan est suggéré par la problématique et la consigne donnée au bas de l’évaluation. Les élèves disposent d’une heure pour réaliser leur croquis.

 

Exemple 1 :

 

Image
avey.png

 

 

L’exemple 1  répond à différents critères de réussite :


    1. Les règles de base du croquis sont respectées : titre, orientation, légende, échelle apparaissent. Le département de l’Aveyron (cadre) est nettement figuré.
    2. Le raisonnement géographique développé dans les trois parties de la légende répond de façon intéressante à la problématique sans rester prisonnier du plan suggéré par le professeur.
    3. Le choix des items est en cohérence avec le raisonnement géographique.
    4. Les figurés utilisés sont pertinents sauf pour “agriculture bovine” qui aurait mérité un autre figuré de surface, continu au crayon de couleur et non hachuré au stylo. L’élève laisse aussi une partie du département en blanc sans donner de signification à cet espace vierge.
    5. L’élève sait inscrire les logiques de cet espace à une autre échelle en figurant les axes de communication et les flux migratoires.
    6. Des éléments de nomenclature apparaissent mais ils ne sont pas hiérarchisés (Rodez, Conques, Laguiole)
    7. Une synthèse, quoique maladroite, vient clore le croquis.

On se situe donc à un niveau satisfaisant pour les trois critères.

Exemple 2 :

Image
avey1.png

 

L’exemple 2 présente des similitudes mais aussi des différences intéressantes :


1.Une légende construite de façon pertinente avec un repentir (Roquefort) qui montre que cet élève a eu une relecture critique de son travail avant de rendre sa production.
2.De façon nette, l’élève élargit l’échelle de sa réflexion en dépassant le cadre départemental.
3.Les flux migratoires et les axes de communication sont bien mis en valeur.
4.L’ensemble du croquis est couvert par des figurés de surface.
5.Les atouts agricoles du département sont particulièrement bien explicités dans la légende.
6. On note par contre une quasi absence de nomenclature.

 

On peut donc se situer à ces niveaux sur une échelle descriptive :

Eléments de réussite

Niveau 1 « maîtrise insuffisante »

Niveau 2 « Maîtrise fragile »

Niveau 3 « Maîtrise satisfaisante »

Niveau 4 « Très bonne maîtrise »

Éléments structurants du croquis

 

Absence de titre

 

Pas d’échelle ou d'orientation

 

 

 

Absence de nomenclature

Titre mal choisi

 

Echelle et/ou orientation absentes ou fausses

 

Quelques éléments de nomenclature

Titre correspondant au sujet traité

 

Echelle et orientation correctes

 

Les principaux éléments de nomenclature sont présents

 

Titre exprimant une problématique

 

Echelle et orientation correctes

 

Choix d’une nomenclature à propos.

 

Construction de la légende

Légende non hiérarchisée

 

Certains éléments ne sont pas légendés

 

Description des figurés peu explicite

 

Une hiérarchisation maladroite

 

La plupart des éléments sont légendés

 

Description des figurés réduite

 

 

Hiérarchisation satisfaisante par des titres clairs

 

Tous les éléments sont légendés

 

Description claire des figurés

Hiérarchisation qui exprime la construction d’un plan en réponse à la problématique

 

Description précise et pertinente des figurés

Représentation graphique

Les figurés ne sont pas choisis à propos

 

Réalisation médiocre

 

Choix des couleurs inapproprié et illogique.

 

 

Quelques erreurs dans le choix des figurés

 

Quelques maladresses de réalisation

 

Choix des couleurs perfectible

Le choix des figurés correspond aux phénomènes ou espaces représentés.

 

La réalisation est satisfaisante.

 

Le choix des couleurs est pertinent.

Les figurés sont choisis avec justesse.

 

La réalisation est excellente.

 

Le choix des couleurs témoigne d’une cohérence graphique.

 

Il est important de comprendre que cette échelle descriptive n'est pas un barème mais un indicateur pour l'évaluation. Il permet de donner des indications à l'élève sur la maîtrise des critères. Cette évaluation peut se passer d'une note dans une perspective formative. Il est également possible d'attribuer une note globale à la lumière des différents indicateurs si besoin.

 

Merci à Pascal Erhard et David Goncalves du collège Georges Rouquier à Rignac (12).