Traiter le programme de terminale dans le temps imparti : outils de pilotage et productions transversales

La programmation

Au fil de sa scolarité, chaque élève a déjà pu découvrir de nouvelles notions et des exemples variés qui contribuent à sa formation et sa compréhension du monde dans lequel elle ou il entrera en tant qu’adultes et citoyen(ne)s. Le programme insiste sur la continuité des apprentissages :

« À leur entrée au lycée, les élèves maîtrisent des connaissances et des compétences acquises au collège. Il s’agit de les consolider, de les étoffer et de les approfondir d’une part en introduisant des objets plus complexes et, d’autre part, en renforçant les capacités de réflexion et d’analyse, la curiosité, le questionnement pour développer l’autonomie des lycéens. »

L’enjeu est double : amener les élèves vers davantage de complexité dans la compréhension d’objets déjà abordés au collège tout en ménageant dans sa séquence des situations d’apprentissage permettant une réelle progression dans l’appropriation des méthodes. Le premier enjeu soulève la question de la proximité apparente des objets étudiés en troisième et en terminale :   

 

Revisiter des thèmes abordés trois ans auparavant par les élèves ne constitue pas une nouveauté au lycée mais la proximité des objectifs formulés pour les élèves de troisième et de terminale constitue un point de vigilance pour éviter un effet de répétition. Comment bâtir une séquence amenant les élèves vers une compréhension plus complexe en y consacrant un temps similaire ?

Réactiver les connaissances acquises au collège peut constituer un point de départ quand bien même les souvenirs des élèves sont, d’un individu à l’autre, plus ou moins mobilisables. Le programme de terminale indique par exemple que l’on peut mettre en avant les « protagonistes, phases de la guerre et théâtres d’opération » pour « montrer l’étendue » du Second conflit mondial ; s’appuyer sur ce travail de repérage réalisé en troisième permet de se concentrer davantage sur la question de la violence et sur le processus menant au génocide des Juifs d’Europe.  

 

Le choix de problématiques structurantes

La construction d’une séquence implique des choix, à commencer par la problématique. Le premier chapitre du thème 3 de terminale générale Consacré à « la modification des grands équilibres économiques et politiques mondiaux » en offre un bon exemple. 

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Comment aborder une séquence qui ambitionne d’étudier simultanément les relations internationales à travers la crise économique occidentale et la nouvelle donne économique mondiale mais également les bouleversements sociaux, économiques et politiques que connaissent une multitude d’Etats durant cette période ?

La reformulation des objectifs sous forme de question ne constitue pas en soi une problématique : « quelles sont les conséquences sociales, économiques et géopolitiques des chocs pétroliers et quelles évolutions politiques observe-t-on durant cette période ? ». Ces deux interrogations sont utiles pour qui ambitionne de dresser un tableau précis de la situation dans le monde dans les années 1970-1980 – ce que le volume horaire à consacrer permet difficilement – mais elles ne permettent pas d’organiser efficacement les différents points que l’on peut mettre en avant.

A l’inverse, l’articulation de la séquence aux deux axes du programme – relations entre les puissances et confrontation des modèles – offre ici un fil précieux pour ne pas se perdre dans une approche exhaustive et non problématisée.

 

« Assiste-t-on durant les années 1970-1980 au triomphe du modèle capitaliste et de la démocratie dans le monde ? » 

Cette problématique permet ainsi d’articuler les connaissances et d’opérer des arbitrages. La proposition de découpage de la séquence ci-dessous s’efforce de répondre à cette question. 

Le choix de la problématique oriente également la constitution du corpus documentaire. Ainsi pour aborder la révolution islamique en Iran, le choix d'approfondir ce thème à travers une infographie du Monde diplomatique peut être effectué.

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Choisir des documents supports

Plusieurs types de documents peuvent permettre de gagner du temps dans le temps de parole du professeur, la trace écrite..

- le tableau comparatif : c'est l'outil le plus simple à mettre en oeuvre. Ce peut être un fiche d'identité sur un pays comme précédemment, un tableau comparatif de deux situations dans le temps...

- le schéma fléché : c'est un outil intéressant pour montrer des causalités et des conséquences et développer une pensée complexe.

Un exemple est développé dans cet article sur l'étude de cas sur le détroit d'Ormuz.

- la carte interactive : elle permet de faire apparaître de couleurs différente dans une zone géographique des phénomènes historiques et géographiques. Elle peut être abondée progressivement et être réalisée à partir d'un tableau.

Un exemple sur le collier de perles chinois