Nos collègues lisent… Qui a tué mon père, d’Edouard Louis

Dans le sillage d'Annie Ernaux, Edouard Louis raconte la France d'en bas, celle qu'il a trahie pour devenir un transfuge de classe. Aujourd'hui sociologue, il fait de sa courte vie la matière de son œuvre littéraire.

Image couverture Qui a tué mon père, Edouard Louis

« Si ce texte était un texte de théâtre, c'est avec ces mots-là qu'il faudrait commencer : Un père et un fils sont à quelques mètres l'un de l'autre dans un grand espace, vaste et vide. (…) Seul le fils parle. »

Après des années loin de son pays et de sa famille, Edouard Louis retourne voir son père invalide, ce père qu'il ne connaît plus et qu'il désire tant retrouver. Il s'adresse à lui dans un long monologue et convoque les souvenirs d'enfance, un père sensible qui danse, se déguise, pleure, se parfume, aime, un père violent qui trime, boit, cogne, insulte, oublie. En racontant sa relation au père, Edouard Louis combat toutes les formes de domination imposées par une société violente, la domination masculine, sociale, politique. 

A Jean-Paul Sartre, il répond : « Ta vie prouve que nous ne sommes pas ce que nous faisons, mais qu'au contraire nous sommes ce que nous n'avons pas fait », parce que le monde, ou la société nous en a empêchés. »

Isabelle
 

 

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