Nos collègues lisent… Feu de Maria POURCHET

-
Feu de  Maria POURCHET

C’est l’histoire d’un feu, de l’embrasement aux cendres – littéralement. C’est une histoire moche et banale, un coup de foudre miteux, un adultère poisseux, comme on en trouve dans la meilleure et la pire des littératures. Et dans la vie.  Mais le roman ouvert, on ne le lâche plus, on s’enflamme, séduit par les éclats de l’écriture de Maria Pourchet, précise, fiévreuse et ironique. 

Le roman avance comme une pavane pour un amour déjà défunt, une pavane un peu boiteuse. L’autrice donne en contrepoint la voix aux deux amants. Laure soliloque, interrompue par feues ses mère et grand-mère ; Clément se confie à son chien nommé « papa », et vilipende sa mère, entre deux considérations sur le monde de la finance auquel il appartient. L’histoire se passe aujourd’hui, l’amour se vit au gré des SMS, des enfants à conduire à la danse, des plans sociaux et des recrutements. Mais cet amour-là, pour crasseux et peut-être improbable qu’il puisse paraître, c’est bien de l’amour, façon Tristan et Yseut, avec des enfants et un chien.  Mais ce n’est pas tout. Sous le voile d’un Eros insatiable et cruel, se dessinent en filigrane d’autres amours souffrantes, celui des enfants pour leur mère. Le magnifique personnage de Véra, la fille de Laure, est peut-être l’héroïne de ce roman.

Alexandra

 

Partager nos coups de cœur poétiques, nos coups de foudre romanesques, nos coups de théâtre, nos découvertes littéraires, nos remèdes à l’insomnie, bref, nos plaisirs de lecture… Tel est l’enjeu de la rubrique « Nos collègues lisent », ouverte aux contributions des professeurs de lettres de l’académie de Toulouse. N’hésitez pas à contribuer à cette rubrique, en envoyant vos textes à Madame Laurence Ciclaire, via son adresse mail académique ou le formulaire de contact du site de Lettres.