Nos collègues lisent… Cosmicomics, d’Italo Calvino

On ne perd jamais son temps à lire Calvino. Mais on a l’impression de retrouver celui qu’on a perdu, quand on lit les Cosmicomics.

Image Couverture Cosmicomics

Ce recueil de nouvelles, écrit juste avant les prouesses astronautiques encouragées par la « guerre des étoiles » (celle menée par les Etats-Unis), est comme un condensé de tout ce qui fonde le plaisir de la fiction : on y trouve de l’amour, de l’humour, des clins d’œil (pour le lecteur averti) à quelques mythes revisités, et surtout, une certaine vision du cosmos aux origines du monde, le tout, comme si on y était.

Calvino s’appuie sur des savoirs scientifiques réels, résumés sur un ton encyclopédique en début de chaque nouvelle, pour développer ensuite des fictions totalement fantasques et anachroniques, sur les difficultés de faire le ménage quand le monde tenait « Tout en un point » avant le Big Bang, ou sur l’histoire d’amour empêchée par la constitution de la croûte terrestre, séparant pour jamais le personnage récurrent Qfwfq et la belle Rdix (paronyme transparent d’Eurydice), prisonnière dans les entrailles de notre planète en conflagration. Il s’agit moins de « vulgariser » les savoirs que de leur donner une consistance imaginaire que chacun peut s’approprier, avec ses références et sa culture personnelle.

Mais le fil rouge du recueil reste l’humour, par lequel Calvino parvient à tisser un lien entre deux échelles incompatibles, celle du cosmos ou des grandes réalités scientifiques, et celle de l’humain. Une lecture amusante et accessible à tous les niveaux, pour le plaisir, ou à partager avec les élèves.

Elsa