Nos collègues lisent… Chiisakobé, de Minetaro Mochizuki

Couverture de Chiisakobé, de Minetaro Mochizuki

J’ai surtout aimé ce manga pour la délicatesse de son esquisse en noir et blanc des valeurs japonaises, que ce soit dans le propos narratif ou dans le dessin, léger, poétique et d’une grande force expressive par l’utilisation du gros plan ou de la contre plongée, par exemple. Le texte n’y est pas envahissant et le dessin peut ainsi s’exprimer pleinement. Par ailleurs, l’auteur prête de l’attention aux détails de la vie quotidienne, là encore avec poésie.

On y suit un jeune charpentier, Shigeji, défendant un art et des valeurs cherchant l’articulation entre tradition et modernité à la mort prématurée de ses parents. Son histoire se trouve mêlée à celle de la jeune Ritsu, âgée de vingt ans et de quelques années sa cadette, qui, quant à elle, prend en charge quatre orphelins après l’incendie de leur orphelinat.

La matière du livre elle-même fait de l’objet livre un objet attachant : les pages y sont épaisses et à gros grain, participant à cette impression d’efficacité dans la façon de « croquer » la psychologie des personnages et les valeurs japonaises : d’un trait assuré, léger, mais solide à la fois. Les couleurs vives de la couverture et de quelques rares planches contrastent avec le noir et blanc de l’ensemble du récit.

Un véritable coup de coeur, déjà lu deux fois !

Frédérique