Sciences cognitives et apprentissage des langues

 

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Sciences cognitives et apprentissage des langues (Hilton, 2019)

 

 

 

Problématisation

En quoi les facteurs cognitifs interviennent-ils dans l’enseignement et l’apprentissage des langues ?

Synthèse de l’article

Hilton aborde deux aspects de la cognition humaine avant de les étudier dans le cadre de la didactique des langues.


COGNITION ET COMMUNICATION/INTERACTION: La cognition humaine est déterminée par le monde social et physiologique qui l’entoure, il s’agit d’une multitude d’interactions entre le système nerveux d’un individu et son environnement social et physique résultant en des apprentissages. L’ensemble de ces apprentissages constitue la mémoire à long terme, elle-même divisé en trois grands systèmes. La mémoire sémantique regroupe les connaissances factuelles, les concepts associés aux mots. La mémoire épisodique regroupe les évènements, les différents lieux, personnes de la vie personnelle d’un individu. La mémoire non-déclarative est la mécanisation d’actions d’un individu. Néanmoins, la capacité du système attentionnel est limitée. Un être humain ne peut donc pas mener à bien deux activités langagières en même temps car c’est la co-construction sociale et conceptuelle dynamique qui donne le sens, et il s’agit d’une attention consciente. Il en va de même pour l’apprentissage d’une langue.


COGNITION ET APPRENTISSAGE : L’apprentissage de la L1 est un processus unique qui commence dès le stade embryonnaire et qui dure tout au long de la vie. Il se fait consciemment (explicitement) par mimétisme volontaire ou bien inconsciemment (implicitement) par exemple pour la grammaire qui se construit d’abord par l’écoute de l’agencement répétée des mots. Le processus cognitif d’apprentissage de la langue maternelle est le même que la langue apprise. Ce qui diffère est le contexte social, la maturité cognitive de l’apprenant et le temps d’exposition à la langue. L’apprenant scolarisé possède déjà un réseau construit structuré en L1. Les habitudes prosodiques, routines articulatoires, routines syntaxiques et même conceptualisations du monde extérieur et des interactions sociale de la L1 peuvent faciliter l’apprentissage ou au contraire rendre l’utilisation de la L2 compliquée. La motivation, l’environnement, le temps de contact avec la langue en cours d’acquisition sont autant de facteurs qui peuvent entraver l’apprentissage de la L2. La L1 influence grandement l’utilisation de la L2 au niveau de la prononciation, de la grammaire mais aussi au niveau du vocabulaire puisque l’apprentissage d’une L2 demande la restructuration du réseau sémantique de la L1 qui est déjà en place. 


III- DISCUSSION, CONSIDÉRATION POUR LA DIDACTIQUE DES LANGUES : Il faut considérer les apports théoriques que nous apporte l'étude des sciences cognitives pour les transférer dans un contexte d'apprentissage des langues. Le contexte discursif, très éloigné du processus d'intégration d’une langue maternelleet le taux horaire dédié aux langues sont des obstacles à une pratique autonome de la langue chez l’apprenant. Afin que l’élève puisse intégrer des automatismes langagiers, il faut dédier plus de temps à la réflexion métalinguistique. L'un des outils serait de réintroduire des exercices méthodologiques formels : phonologiques, grammaticaux et lexicaux. Les TIC permettent de délocaliser l'apprentissage en dehors de la salle de classe pour compenser le manque de temps dédié à ces exercices, d'autant qu’ils permettent de libérer du temps pour des activités communicationnelles, plus authentiques, dans le contexte de la salle de classe.

Référence exacte de l'article

Hilton, H, (2019), Sciences cognitives et apprentissage des langues, Paris : Cnesco.

Noms, prénoms des rédacteurs de la fiche

Justine BASSI, Laure GAFFARD, Matthieu DELACHOUX. 2019-2020

Avis personnel

L’article remet en question les pratiques actuelles du système scolaire français, et donne des exemples concrets de mise en pratique des sciences cognitives en contexte conformément aux visées pédagogiques actuelles du Ministère de l’éducation (approche communico-actionnelle, authenticité). Il met également en avant les intérêts de l’utilisation des TIC.
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