Apprentissages scolaires et non-scolaires avec le numérique

 

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Apprentissages scolaires et non-scolaires avec le numérique - André Tricot (2018)

 

 

 

Problématisation

Le jeu vidéo permet-il à l’élève d’apprendre en s’amusant ? Ecouter des pistes en allemand sur son lecteur mp3 facilite-t-il l’apprentissage de la langue ? C’est sur toutes ces questions ayant trait à l’outil numérique que s’est penché André Tricot, après avoir fait la part belle aux différentes formes « classiques » d’apprentissage.

Synthèse de l'article 

L’article distingue deux situations d’apprentissage (scolaire et non-scolaire) dans lesquelles les outils numériques peuvent être employés : il permet ainsi de déterminer quelle place accorder au numérique dans l’enseignement. En s’appuyant sur 7 points (adaptabilité, but et moyen, attention, processus d’apprentissage, situation d’apprentissage, motivation et généralisation), il place tout d’abord le numérique du côté de l’apprentissage adaptatif (donc non-scolaire). Le numérique ne relève cependant pas des connaissances primaires (reconnaissances des visages, parole, etc.) mais bien des connaissances secondaires (telles que les mathématiques, l’écriture) adaptatives, car c’est hors de l’école que les élèves se servent le plus de la technologie. En tant qu’apprentissage adaptatif, l’usage du numérique hors de l’école permet un apprentissage de la vie quotidienne et de ses outils qui est inconscient, rapide et sans besoin particulier de motivation. Cependant, la capacité de généralisation qui est le propre des apprentissages primaires n’est pas retrouvée dans l’usage que les enfants font du numérique, bien que cet apprentissage soit adaptatif.

Dans le cadre de l’apprentissage scolaire, l’outil numérique ne peut pas résoudre ce problème de non-généralisation lié à l’apprentissage de connaissances secondaires, qui ne sont pas transférées. Lorsque l’outil numérique devient outil d’apprentissage, il perd son côté inconscient, motivant et sans effort. Ce qui peut donc apparaitre comme une source de motivation pour les élèves est finalement vite perçu par ceux-ci comme un nouveau moyen d’apprentissage, comprenant lui aussi son lot d’efforts.

Par conséquent, l’outil numérique ne doit pas être utilisé dans l’enseignement selon l’idée qu’il serait plus motivant pour les élèves en raison de leur familiarité avec cet outil, mais faire l’objet d’une réelle démarche pédagogique dans son utilisation : il s’agit donc de l’intégrer de manière réfléchie dans le projet d’enseignement.

Référence exacte de l'article (norme APA)

Tricot, A. (2016). Apprentissages scolaires et non-scolaires avec le numérique. Administration & Éducation, Bulletin de l'Association française des administrateurs de l’éducation (AFAE).
Lien vers l'article : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01628839

Points forts (forme, fond) de l'article

  • clarté de l’expression et du propos.
  • organisation en paragraphes courts et thématiques.
  • présentation succincte des concertes d’apprentissages adaptatifs et scolaires, et distinction des connaissances primaires et secondaires.

Points faibles (fond, forme) de l'article

  • place du numérique en marge de l’article (même sur le plan formel) alors qu’il mériterait, aux vues du titre, d’être intégré aux différents paragraphes.
  • manque d’ancrage concret (exemples) par endroits.
  • on en apprend beaucoup sur les deux catégories d’apprentissage, mais peu sur l’outil numérique en lui-même.

Intérêt pour la formation des enseignants 

Plutôt intéressant
 

L’article permet de se rendre compte de la spécificité de l’apprentissage scolaire par rapport à l’apprentissage adaptif, et des difficultés que le premier entraine. Il permet aussi de réfléchir à la place du numérique à l’école, et plus que ça, à son utilité réelle dans la construction de savoirs.

Il peut être perçu comme un appel à la prudence ou à la modération concernant le numérique, qui est de toute façon omniprésent dans la vie des élèves.

Remarques 

Dans le cadre de la généralisation de l’entrée du numérique à l’école, cet article apparaît précieux pour tous les types de public impliqués dans le cadre scolaires (chercheurs, professeurs, mais aussi parents). Si quelques exemples supplémentaires pourraient appuyer le propos par moments, les questions soulevées par celui-ci restent incontournables et pertinentes dans l’ère de « l’école numérique ».

Rédacteurs de la fiche

Louis Barjou-Suire, Clément Rodriguez et Marine Soubeille