TraAM 2013-2014 : Bilan des travaux économie & gestion

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Cet article a été initialement publié le 2 juin 2014 sur l'ancien site disciplinaire.

 

Dans la continuité des travaux menés les années précédentes, l’équipe numérique de l’académie de Toulouse a participé aux Travaux académiques mutualisés (TraAM) de l’année 2013-2014 sur le thème de « la valorisation des pratiques collaboratives des élèves et leur prise en compte dans la certification ».

Ce thème a été l’occasion :

  • de mener une réflexion pédagogique sur les plus-values apportées par le numérique, concrétisée dans diverses expériences ;
  • d’accompagner le développement des usages pédagogiques des TICE en diffusant une partie de ces travaux lors des formations destinées aux professeurs d’Économie & Gestion de l’académie.

Les principales observations, accompagnées des documents élaborés au cours de cette année, sont présentées dans les points suivants.

 

  1. Pratiques collaboratives et certification
  2. Complexité et diversité des « pratiques collaboratives »
  3. 
Identifier la contribution des élèves : une nécessité
  4. Mettre en place un cadre facilitateur, à l'aide des outils numériques
  5. Peut-on tout « mettre en valeur » ?
  6. Accompagner l’élève vers la certification : prolongements
  7. Conclusion

 


1. Pratiques collaboratives et certification



Pour délimiter le champ d’application du thème, le premier travail a consisté en une revue des programmes des classes de première et de terminale STMG ainsi que d’un échantillon de référentiels (7) de certification de STS. Un constat s’impose, le travail collaboratif apparaît systématiquement soit comme objet d’étude soit comme outil de travail ou élément de contexte. L’ensemble des spécialités de sciences de gestion, l’ensemble des niveaux d’enseignement sont concernés.

Le travail collaboratif apparaît clairement comme un élément caractéristique des formations en Économie & Gestion, à la fois en tant qu’objet d’étude, mais également comme méthode pédagogique.

Un certain nombre de ressources ont pu servir de base de travail et d’échanges, autour de ce thème :

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2. Complexité et diversité des « pratiques collaboratives »

L’expression “pratiques collaboratives” recouvre des usages très variés, chacun d’entre-eux pouvant être évalué à l’aide d’outils très divers.

Au regard des attentes des programmes et référentiels et des exigences de la certification, nous avons choisi de retenir un certain nombre d’aspects caractéristiques du travail collaboratif :

  • planification ;
  • recherche collaborative ;
  • co-production ;
  • communication.

Par ailleurs, la complexité de l’activité collaborative, nécessite de ne pas se limiter à un à ou une partie des éléments mais de les appréhender dans leur ensemble.

Construire une grille d’évaluation sur des critères standards pose des difficultés qui s’expliquent par :

  • la diversité des profils des élèves en termes de compétences et de capacités ;
  • les compétences particulières développées au cours du travail collaboratif qui ne sont pas similaires d’un groupe à l’autre.

En effet, chaque “expérience” de travail collaboratif conduit à des résultats singuliers.

Cependant, comme le propose, par exemple, la grille d’évaluation de la réalisation du projet de la partie pratique de l’épreuve de spécialité du baccalauréat STMG, une évaluation par compétences est possible.

 


3. Identifier la contribution des élèves : une nécessité

 

La certification nécessite l’attribution d’une note individuelle et pose donc la question de l'identification des contributions personnelles des élèves au travail de l’équipe.

  • Dans un objectif de traçabilité, c’est-à-dire de suivi des différentes phases de la construction du projet, l’utilisation des outils numériques est d’une réelle efficacité.
  • L'ENT, espace de travail institutionnel sécurisé, est l’outil à utiliser en priorité : connu des élèves, il nécessite des compétences basiques facilement acquises par ceux-ci, et offre un cadre d’identification et d’authentification fiable.

Cependant, les fonctionnalités de l’ENTmip ne couvrent pas l’ensemble des aspects clefs du travail collaboratif identifiés précédemment et la volonté de gérer l’ensemble du processus de travail collaboratif conduit les enseignants à mobiliser des outils en dehors de l’ENTmip.

  • Il est important de faire comprendre aux élèves que les traces ou les comptes-rendus demandés sont la garantie d'une évaluation la plus “objective” possible.
  • On relève par ailleurs que l’identification des contributions engage la responsabilité de l'auteur, et génère donc des droits sur le document (droit d'auteur) ainsi que des obligations vis à vis des autres (fournir une information fiable, pertinente…). Initier les élèves aux outils du travail collaboratif amène l’enseignant à promouvoir des usages responsables et citoyens des réseaux et des médias numériques.

 

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4. Mettre en place un cadre facilitateur, à l'aide des outils numériques 

 

Le cadre de travail est constitué par l’ensemble des outils numériques, pratiques et procédures d’utilisation définies par l’enseignant. Il peut également inclure des aspects ergonomiques, facilitant l’accès aux divers outils (liens, menus…).

Il doit :

  • faciliter le travail des élèves (ergonomie) ;
  • permettre l’évaluation des divers aspects du travail collaboratif ;
  • faciliter le travail de l’enseignant (repérage des contributions).

Les outils numériques utilisés ont été choisis en fonction de divers critères :

  • disponibilité dans l’Espace Numérique de Travail (ENTmip). Lorsque cela était possible, l’ENTmip a été retenu face aux solutions concurrentes, car il constitue le cadre institutionnel et il permet une identification et une authentification des élèves (voir point précédent) ;
  • possibilité de traçabilité des contributions. Tous les outils retenus devaient permettre d’identifier les contributions des élèves ;
  • protection de l’identité numérique des élèves.

Compte-tenu de ces divers éléments, les outils suivants ont été sélectionnés :

  • Planification : Agenda ENTmip
  • Communication : Messagerie, forums, chat ENTmip. Chat Framapad et commentaires Diigo.
  • Recherche collaborative : Diigo
  • Écriture collaborative : Framapad
     

Les résultats de ces expérimentations sont disponibles à partir de liens suivants :

Ces outils ont fait l’objet de diverses formations et interventions auprès des professeurs de l’académie.

 

  • Formation “Évaluation du travail collaboratif” - 30 janvier 2014 (C. Laval, P. Cariou)

L’objet de cette intervention devant des enseignants en classe de terminale (en spécialité) était de présenter un cadre d’évaluation et des outils utilisables pour évaluer le projet.

  • Formation “L’accompagnement, quels outils numériques ?” - 2 avril 2014 (C. Laval, P. Cariou)

L’objet de cette intervention dépassait le cadre du thème TraAM. Mais le rôle des outils collaboratifs et de l’ENTmip en particulier a été abordé. 

  • Mardi 11 février 2014 12h30 - 13h30 (F. Hervé, F Canet)

FOAD DiigoFormation assurée en collaboration avec F. Canet (professeure documentaliste, MANE), ce travail en commun a été l’occasion d’initier un partenariat avec les professeurs documentalistes.

  • Lundi 17 février 2014 12h30 - 13h30 (D. Monlaur, P. Cariou)

FOAD écriture collaborative (Framapad, GoogleDrive).

L’inscription aux FOAD est libre et permet de suivre la formation en direct ou en différé, à partir d’un accès sur le site académique.

 

5. Peut-on tout « mettre en valeur » ?

 

Diverses expériences ont été menées entre janvier en avril 2014. A l'issue de cette période, une enquête a été réalisée auprès d'élèves de terminale STMG.

On relève, parmi les résultats obtenus, le fait que les élèves n'utilisent pas uniquement le cadre et les outils proposés par les enseignants. En particulier, de nombreuses tâches courantes de communication sont réalisées à l’aide d’autres outils familiers des élèves dans un cadre privé : groupes et messagerie facebook, utilisation du smartphone (à travers les fonctions SMS ou voix). Dans certains cas plus rares, certains élèves ont utilisé des outils de visioconférence (de type Skype) ou ont combiné des outils conseillés par l’enseignant (Framapad), mais en enrichissant la collaboration d’échanges “voix” par téléphone.

Ces pratiques de communication informelle, si elles s’inscrivent dans une authentique démarche collaborative, ne peuvent pas pour autant être valorisées. Elles échappent à l’évaluation, car il n’est pas possible pour l’enseignant de les prendre en compte : soit parce qu’il n’en connaît pas nécessairement l’existence, soit parce que leur prise en compte pourrait constituer une intrusion dans la sphère privée de ses élèves.

Il faut donc renoncer à l’idée d’obtenir une vue exhaustive des travaux collaboratifs. Ce n’est d’ailleurs ni souhaitable, ni nécessaire. En revanche, ces résultats soulignent la nécessité :

  • de définir précisément les aspects du travail collaboratif à évaluer (voir point 2), ainsi que les outils mobilisés pour cela ;
  • de communiquer aux élèves les aspects sur lesquels l’évaluation portera ;
  • d’insister sur la nécessaire identification de leurs contributions.
 


6. Accompagner l’élève vers la certification : prolongements 

 

L’utilité des outils collaboratifs ne se limite pas aux possibilités qu’ils offrent de recueillir des traces identifiées pour la certification. Ils permettent un véritable suivi des travaux, et par conséquent une évaluation formative.

Cette évaluation va permettre de faire émerger progressivement les bonnes pratiques individuelles chez l’élève et collectives au sein du groupe. Grâce à elle, il va être possible de mieux préparer l’élève à la certification et d’augmenter ainsi ses chances de réussite. A cette fin, l’enseignant ne “corrige” pas les travaux, mais communique aux élèves des “axes de progression”. Il se positionne comme accompagnateur de l’élève.

Ce dernier point fera l’objet de prolongements au cours de l’année scolaire prochaine. D’ores et déjà, un outil de “suivi longitudinal” des compétences est en cours de construction. Il permettra à l’élève et à l’aide de l’ENTmip, de suivre sa progression sur un certain nombre de compétences préalablement définies par l’enseignant.

Enfin, l’enquête déjà citée, montre que certains outils proposés aux élèves par l’enseignant ont rencontré moins de succès. Une des raisons réside dans le fait que l’appropriation de ces outils par les élèves nécessite du temps. De ce point de vue, il est souhaitable de favoriser les pratiques collaboratives dès la classe de première (voire de seconde), afin de faciliter leur mise en oeuvre en classe de terminale et dans l’enseignement supérieur.

L’étude du Thème “Comment le partage de l'information contribue-t-il à l'émergence d'une « intelligence collective” en classe de première (programme de Sciences de Gestion) constitue un moment privilégiée pour cela. En effet, le programme stipule que l’élève doit être capable de :

  • se situer dans un environnement numérique (rôles, droits, responsabilités) ;
  • appréhender la variété des usages et des impacts ;
  • évaluer sa contribution personnelle à la construction de l’information collective.

On notera à propos du dernier point l’intérêt de l’identification des contributions, qui permet à l’élève de se placer dans une posture réflexive, observateur de ses productions et de son rôle au sein du groupe.

L’étude de cette question avait fait l’objet d’un diaporama (publication sur Eduscol) ainsi que d’une

 

Conclusion


Les principaux points de satisfaction résident dans :

  • la bonne implication des élèves dans le cadre proposé par les enseignants ;
  • la cohérence entre le thème annuel des TraAM et les problématiques académiques. Ainsi, les travaux menés cette année par l’équipe numérique ont contribué dans les formations académiques ainsi que dans le programme de FOAD à diffuser la culture numérique auprès de collègues réceptifs qui commençaient eux-mêmes à utiliser certains outils de travail collaboratif ;
  • le bon accueil des pistes de réflexions, conseils méthodologiques et pratiques dans la communauté des enseignants d’économie & gestion de notre académie.

Des échanges initiés sur les usages pédagogiques de l’ENTmip ont notamment contribué à la définition d’une formation de proximité qui sera dispensée l’an prochain par des professeurs d’économie & gestion et des référents ENT dans les huit départements.

Les TraAM nourrissent la dynamique locale et s’en enrichissent.