Recommander une lecture : projet TraAM 2015-16

 

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Problématique interacadémique

Avec la numérisation, le document a perdu en stabilité et en unité. Aujourd’hui,  un document mis en ligne peut être réagencé de multiples façons : commenté, coupé en extraits (cité, référencé), tagué, il est aussi parfois republié sur de nouvelles plateformes ou transformé avec d’autres médias.

 

Par leurs pratiques non formelles, les élèves participent à cette diffusion documentaire parfois transmédiatique (passage d’un média à l’autre) en commentant, recommandant, créant de nouveaux documents à partir de ceux qu’ils lisent, visionnent, écoutent. Pour autant, nos élèves n’ont pas nécessairement une vision claire et consciente de cette instabilité documentaire. Ils peuvent avoir du mal à distinguer un document de ses commentaires, un extrait du contenu initial, une recommandation d’une première publication, etc.

 

Aussi, il nous a semblé  pertinent de travailler avec les élèves, à partir d’un document à la structure relativement encore stable, le livre de fiction, sur les transformations documentaires possibles. Amener nos élèves à créer des documents variés à partir d’une même lecture nous a semblé une entrée pédagogique forte pour comprendre le phénomène de documentarisation (et redocumentarisation) constante de nos activités, nos opinions, nos identités, tout en gardant en tête l’unité documentaire de référence : le livre lu.

 

Cela nous a aussi semblé une activité intéressante car elle prend appui sur des pratiques non formelles, sur l’expression de goûts personnels, la créativité et s’inscrit dans des réseaux d’échanges et de mise en valeur des productions.

 

Notre problématique commune, interacadémique était : à partir d’un même livre imprimé quelles diverses formes de productions médiatiques peut-on envisager ? Comment se complètent-elles ? Comment se différencient-elles ? Comment interagissent-elles ? Comment se répondent-elles ?

 

Pour chaque type de production, nous avions une grille de questionnement commune :

  • Qualifier le type d’information : documentaire / communicationnelle ou promotionnelle / subjective, émotionnelle / appropriation personnelle par une nouvelle création
  • Est-ce une forme traditionnelle « d’écriture » ? Si c’est une forme traditionnelle, y a-t-il une transformation de cette forme ? Est-ce une forme née avec le numérique ?
  • Est-ce que ce type de production s’appuie sur un usage social ? Des pratiques non formelles ?
  • Y a-t-il des apprentissages autour d’un média spécifique ?
  • Y a-t-il réagencement (citation, référence, utilisation d’extraits) d’autres productions,  mashup, etc… ?
  • Quels apprentissages développe-t-on en « écriture » médiatique ?

 

Vous pouvez télécharger la grille remplie en cliquant ici : 

 

 

 

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Nous avons voulu présenter sur un support commun les productions réalisées par les élèves https://padlet.com/cdicollegej/traamdoc

 

Participants au projet :

Marion Carbillet (Toulouse) – Caroline Soubic (Nice) – Géraldine Mocquais (Nice) – Chabassier Cécile (Limoges) – Magali Lesince (Limoges) – Cure Bousquet Marie (Limoges)

 

Partie spécifique à Toulouse : accent mis sur la réalisation d’infographies en cours de français en 4ème.

Nos classes de 4ème ont rédigée des critiques littéraires, en ont publié sur Babelio, ont réalisé des infographies et des booktubes. Ce sont les infographies que nous avons le plus travaillées en profondeur et c’est sur ce point que nous souhaitons centrer le compte rendu.

 

Le projet était structuré avec les objectifs de la matrice EMI toulousaine :

1. Etre auteur

3. Partager les informations de façon responsable (droit d’auteur, notamment sur les images), recommander

4. Expérimenter la structuration du Web : compréhension du réseau social Babelio et de Youtube

6. Argumenter

 

Pour les spécificités de l’infographie, nous avions relevé qu’il s’agissant d’une forme déjà existante mais qui se développait beaucoup avec le numérique. Cette forme est très utilisée dans le journalisme. Travailler l’écriture infographique permet de travailler le design informationnel (mise en forme, couleurs, disposition spatiale), notamment comment la mise en forme de l’information peur renforcer le sens de l’information, mais aussi en apporter un nouveau, une tonalité différente en jouant aussi fortement sur l’esthétisme et l’émotion.

 

Pour faire réaliser des infographies aux élèves, la difficulté principale a été de n’en avoir que très peu à montrer en exemple. Nous avons proposé aux élèves un diaporama pour expliquer la construction (traduction des idées en mots, symboles, nombres…) et les avons fait travailler dans un premier temps, en groupe en réflexion collective sur cette écriture à partir d’un même livre lu. Dans un second temps, nous leur avons fait utiliser le logiciel Piktochart puis avons alterné les retours en situations de visionnages des travaux en groupe-classe (avec commentaires critiques et bienveillants des camarades) et améliorations individuelles sur ordinateur.

 

Petit à petit les élèves ont affiné la compréhension que l’attendu :

  • pour la forme : traduction en symboles, nombre et mots isolés, travail sur le design, la mise en forme de l’information dans la page, les couleurs…
  • pour le fond : traduction des caractéristiques de l’histoire, des émotions ressenties, mais aussi beaucoup de l’ambiance du livre

 

Travailler l’écriture infographique à partir de la lecture de fictions a été extrêmement enrichissant pour nous. Nous y avons consacré bien plus de temps que prévu tant nous étions nous-même dans l’apprentissage et l’analyse avec les élèves des résultats de leurs productions. Cela a aussi demandé aux élèves un gros travail d’analyse des livres lus, de choix de l’information pertinente, significative, éclairante à retenir.

 

  • Voici le résultat des infographies : (à insérer)