Pour enseigner l’histoire des arts, regards interdisciplinaires

Pour enseigner l’histoire des arts, regards interdisciplinaires

Bénédicte Duvin-Parmentier - Collection Repères pour agir second degré, série « Dispositifs », CRDP d’Amiens et CRAP-Cahiers pédagogiques

Quelles disciplines ? Quelles ressources ? Quels arts ? Et quels élèves ? La réponse est sans appel : toutes, tous. Rectifions : tout est envisageable, tout n’est pas possible sans doute et les contraintes ne manquent pas. Avant de parler de généralisation à tous les niveaux, il faudra un temps d’exploration, d’aventure, qui ne date pas d’aujourd’hui, certes, mais dont les acquis doivent être mieux analysés, mieux diffusés. C’est ce à quoi s’emploie ce livre. Un des axes majeurs est évidemment le travail en interdisciplinarité et un chapitre en particulier explore les liens à tisser, y compris entre des domaines que tout sépare habituellement : on voit plus souvent des projets « lettres-histoire » que sciences physiques et arts plastiques... Le livre foisonne de ces récits passionnants qui déploient une extraordinaire variété de situations et d’ancrages disciplinaires proposés aux élèves.
On lit évidemment avec un intérêt redoublé, puisqu’il s’agit d’un enseignement pour tous, les chapitres qui témoignent de rencontres entre des élèves « en difficulté » et ce qu’on appelle des chefs-d’œuvre. Les enseignants qui racontent leur pratique ne sont jamais triomphalistes, témoignent de vraies découvertes, fondées sur la sensibilité, mais aussi la réflexion, sur les représentations des élèves et sur les savoirs qui permettent de les dépasser, loin du spontanéisme ou de la rencontre magique.

Questions à Bénédicte Duvin-Parmentier 

Dans ce livre, il est bien question d’enseigner l’histoire « des arts » et non « de l’art ». En quoi ce pluriel est-il important ?

Enseigner l’histoire de l’art, ce serait ne considérer que les beaux-arts, la peinture, la sculpture et oublier toutes les autres formes artistiques. L’histoire des arts, en revanche, permet d’apporter une culture générale et une vision plus large plutôt que de faire de nos élèves des spécialistes. Entre autres, il importe de montrer que les différentes sources artistiques s’enrichissent mutuellement quand on les fait dialoguer entre elles. C’est là, me semble-t-il, ce qui fait sa force et son intérêt. On pourrait citer des exemples à l’infini, en voici deux : la mise en relation entre la musique baroque et les pas de danse de la même époque qui nous permettent de mieux saisir l’une et l’autre et l’une par l’autre ; la comparaison d’un tableau et d’un film expressionnistes qui nous aide à construire une réelle dialectique. Ce qui compte, c’est de faire de nos élèves des individus capables d’établir des ponts entre les arts, d’avoir ainsi une approche continue plutôt que fragmentée et sans cohérence.